Maman fatiguée, gros cernes - Maison en bazar - Maman toujours en pyjama - A-t-elle pris sa douche? A-t-elle seulement tenté de se coiffer? Bière sans alcool puisqu'elle allaite. Petit sandwich au foie gras pour le moral. Enfant collé au sein. Bref, post-partum d'une jeune maman.
Voilà, j'ai l'impression que tous les Hebdos précédents tournaient quelque part autour de lui, le post-partum. Mais c'est vrai que cette fragilité générale que j'ai ressentie comme d'autres, "après", je ne l'avais pas évoquée jusqu'à cet Hebdo. Et pour dire vrai, je n'avais pas identifié tous les acteurs de cette fragilité, comme beaucoup, j'ai accouché, puis j'ai été prise dans cette tornade de la maternité, je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir avant aujourd'hui. Alors voilà je vais vous parler de quelques uns de ces facteurs, j'en oublie sûrement, mais je compte sur vous pour compléter. Dans mes plus grands soutiens, j'ai noté le documentaire Mon Post-Partum , les podcasts de Bliss, de la Matrescence et d'Anna ROY . Je vous citerai aussi le livre de Illana WEIZMAN, Ceci est notre post-partum, histoire que tu vois à quel point tu n'es pas seule.
J'ai lu vos retours suite aux Hebdos précédents, et je ne savais pas trop comment nommer cet Hebdo, le titre sera donc généraliste. Vous comprendrez vite pourquoi.
Cette semaine on parle donc du "après", de matrescence, de tout ce qui suivra. Des idées préconçues sur comment on doit être et se sentir après "ça". De la réalité généralement bien différente. Du droit de se laisser le temps. De la non culpabilité qu'on aimerait trouver quelques fois. De toutes ces oppositions de moments, de ressentis.
Bienvenue dans le post-partum et bienvenue comme dirait Anna ROY, pour ces 3 prochaines années que durera ton post-partum.
Il y en a de plus doux que d'autres. Il y a des éléments qui aident à adoucir ce post-partum. D'autres qui le rendent plus difficile. Post-Partum le documentaire révèle parfaitement cela. De mon côté je vais essayer d'en parler en trouvant les mots justes, bonne lecture !
* La rencontre,
On te répète tellement pendant 9 mois que ça va être l'aventure de ta vie (et on est d'accord!), que tu vas tomber immédiatement amoureuse de ton enfant...que tu ne t'attends pas à autre chose!
Pour moi ça a été le cas, je l'ai vu, je l'ai aimé, si fort que ça me faisait déjà mal au cœur.
Mais les réactions ne sont pas toujours les mêmes, et c'est OKAY, même normal! Tu rencontres un petit être, que tu as soit porté 9 mois, mais que tu ne connais pas! C'est un étranger. Et la plupart du temps pour aimer quelqu'un qu'on ne connaissait pas, on prend du temps. Comme en amour, parfois il y a des coups de foudre, mais ce n'est pas la majorité, la plupart du temps les gens prennent le temps de s'apprivoiser.
Savoir que tu peux te sentir étrangère à ton enfant quand il né, et que pour autant tu n'es pas un monstre, que tu es loin d'être la seule à ressentir cela, que ça prendra du temps mais que ça viendra, et bien savoir tout cela t'enlève la culpabilité. Te rassure en partie. Et peut-être même retire ce nuage dont tu n'as clairement pas besoin après ton accouchement. Le lien et l'attachement à ton enfant ne sont pas innés, ils se créent plus ou moins vite, et se renforcent avec le temps. Et c'est OKAY.
*Ce corps,
Il est vide. Il y a quelques heures vous étiez deux, ton ventre était bien rond, et maintenant ta peau est flasque, tu es de nouveau un, ton corps t'appartient à nouveau. Et pourtant rien n'est plus pareil. Ce rapport à toi, à cette vision dans le miroir peut être compliqué. Accentué par les couches ultras sexys. La fatigue. Sur les réseaux tu as vu de "supers" mamans qui retrouvent leur corps en quelques jours (heures?), qui rayonnent. Et toi tu te vois, tu te fais peur. Difficile d'accepter ce corps. Il ne va pas assez vite pour se remettre. Il te fait peut-être même souffrir. Il manque de fiabilité avec ce périnée à remuscler, et puis ces hormones... Le babyblues ou encore la dépression post-partum. On t'en avait assez parlé, tu as peut-être eu la chance de passer à travers les mailles du filet, peut-être pas. Ce n'est pas une question de force de caractère, ou de faiblesse. Il n'y a aucune science qui te dira si tu feras ou non une dépression post-partum. Ça tombe sur toi, pas de chance. Mais pas de honte non plus! Alors on essaye de verbaliser, et si au bout de quelques jours c'est terminé, super! Si ce n'est pas le cas, on file consulter ! Encore une fois tu n'es pas seule LOIN de là, et les professionnels sauront t'aider.
*Retour à la maison et ambivalence,
les premiers jours c'est l'effervescence, tout le monde vient pour rencontrer LA Merveille, et du coup toi t'as pas le temps ni de te poser ni de réfléchir. Et puis ça s'arrête. PAF. Ton/Ta conjoint(e) repart au travail après les (max) 28 jours de congé parental, et vous vous retrouvez La Merveille et toi en tête à tête. SILENCE (ou pas!). On en revient à ce lien qui se crée petit à petit. Pour l'instant, vous ne vous comprenez pas à chaque fois, il peut pleurer longtemps sans que tu n'identifies la cause. Tu vas t'inquiéter peut-être, culpabiliser sûrement en te disant que tu n'es pas à la hauteur, que tu n'y arriveras jamais.
Tu y arriveras. Petit à petit, vous vous comprendrez. Tu différencieras ses pleurs. Et puis ton bébé a peut-être aussi des difficultés type RGO, ou autres, qui font que malheureusement, peu importe ce que tu pourras faire, il pleurera davantage. De toutes façons ces pleurs, peu importe leur intensité, ajoutés à la fatigue de ces nuits hachées (pour la plupart), t'épuiseront. Parfois tu auras envie de lâcher. Tu culpabiliseras encore. On culpabilise toutes à un moment si cela peut te rassurer. Mais lâcher, avoir besoin de souffler, c'est juste humain. Puis la solitude (direction : Le Club Poussette et tes nouvelles amies!)... Mais ça passera, promis, tout passe. Rappelle toi, de toutes façons, peu importe ce qui se passe aujourd'hui : tu es la meilleure maman pour ton enfant.
* Le couple,
je n'avais jamais compris avant le "il faut être un couple solide pour se lancer dans l'activité de la parentalité", je trouvais que les gens qui disaient se genre de phrases en faisait carrément trop. J'en suis revenue. Ton couple, avec l'arrivée de La Merveille, va se re-découvrir. Dans les bons, comme dans les moins bons aspects. Le partage des tâches deviendra un sujet central, pour que ni l'un ni l'autre ne se sente débordé. La Charge Mentale prendra tout son sens entre les rendez-vous médicaux, pour toi, pour bébé, la recherche d'un mode de garde, les courses (qu'il y ait toujours tout à la maison pour bébé), les passages à la pharmacie, le ménage, les lessives... la douche ! Oui parfois tu oublieras peut-être de te doucher ! Ajoute à ça, cette fameuse fatigue qui vous rendra tous les deux beaucoup plus irritables (moi qui pensais qu'avec 5 jours consécutifs de fêtes de Bayonne, je savais ce que c'était que la vraie fatigue...LOL! A côté ce n'était rien!). Je crois que c'est Louise CHABAT qui a fait un pacte de non séparation avec son conjoint, à la naissance de leur fils : on ne se séparera pas tant qu'on ne dormira pas. Je trouve ça bien, être conscient que tant que tu ne dors pas, tu n'es pas toi, ton couple n'est pas vraiment lui non plus, et vous laisser la chance de re-devenir avant de prendre quelque décision que ce soit. La 1ère année c'est tellement d'ajustements, qu'il faut au moins prendre 365 jours (si ce n'est plus!) pour trouver une stabilité à 3!
COMMUNIQUER (autant que possible sans crier) et ne pas hésiter à se dire les choses, à exprimer ses souffrances et ses besoins, ces choses comme elles viennent, histoire que régulièrement il y ait des MAJ et que chacun puisse ajuster sa façon de faire.
Encore une fois, j'ai l'impression que 10 slides pourraient être ajoutées, mais c'est un bon début, et bien sûr au plaisir que ce post soit nourrit de vos témoignages !
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